7e Régiment de Chasseurs

Chapelle de la citadelle d’Arras

samedi 6 novembre 2004 par Colonel (er) Lucien Suchet

Cette chapelle, construite en 1673 et dédiée à Saint Louis, est un gracieux exemple d’architecture classique en brique et pierre. Elle apparaît ici dans son état postérieur à la restauration effectuée sous Napoléon III en 1866-67.

L’étage inférieur est rythmé par quatre élégantes colonnes corinthiennes cannelées et à-demi encastrées ; elles encadrent un portail à imposte en plein-cintre que surmonte une niche abritant une statue de Saint Louis (aujourd’hui disparue).

De chaque côté, entre les colonnes, deux trophées d’armes reposent sur des socles : celui de gauche évoque le temps du Saint Roi, celui de droite l’époque du Second Empire.

Sous l’entablement qui sépare les deux étages, sont fixés deux médaillons : celui de gauche est décoré d’une croix sur une couronne de palmier et d’olivier, celui de droite d’une épée sur une couronne de chêne et de laurier.

L’étage supérieur comporte, à la partie centrale, une fenêtre haute flanquée de deux colonnes également corinthiennes prolongeant celles du bas et supportant un fronton curviligne orné d’une Vierge à l’Enfant sur un fond de ciel peuplé d’anges.

Des consoles renversées à enroulement, surmontée chacune d’un pot-à-feu, épaulent cet ensemble ; elles sont chargées de médaillons à l’effigie de Louis XIV, le constructeur, à gauche, et à celle de Napoléon III, le restaurateur, à droite.

Un clocheton d’ardoise comportant huit pans à claire-voie, s’élève légèrement en retrait de cette façade ; une horloge en garnit la tour carrée ; une croix de fer forgé en surmonte le faîte.

Privée à deux reprises de sa fonction cultuelle pour être utilisée à des fins militaires (salle d’exercice, dépôt d’artillerie, magasin), cette chapelle est devenue de nos jours un mémorial en l’honneur des morts du Génie.

Elle fut classée monument historique en 1920.

Les avatars qu’elle a subis entre la Révolution et le Second Empire ne l’ont pas trop dégradée ; toutefois sa restitution au culte en 1866 a entraîné certaines modifications du décor en faveur de l’Empereur ; on ignore quelle effigie précédait celle de Napoléon III et quelles armes existaient avant le nouveau trophée ; mais nous sommes tentés de supposer qu’un médaillon de Saint Louis, opposé au trophée de son temps, faisait pendant à l’effigie de Louis XIV et qu’un trophée du XVIIe siècle, opposé à l’image du Roi Soleil, répondait au trophée médiéval.


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