7e Régiment de Chasseurs

La " Madelon " et le 7e Régiment de Chasseurs

lundi 16 juin 2003 par Capitaine (h) Francis Josse

C’est pourtant vrai ! Les Escadrons du Régiment de la Marquise chantaient. Juste et fort !
- le premier Escadron avait choisi « les commandos », chant viril et puissant,
- le deuxième Escadron préférait « ton destin », optimiste, il y croyait, dur et ferme,
- l’E.C.S., tradition oblige, était fidèle aux « Dragons de Noailles » et (re)traversait le Rhin,
- le troisième Escadron restait sensible aux charmes de « La Madelon ».

Mais qui était cette « Madelon » ? Célèbre et mystérieuse à la fois, bientôt séculaire, elle « dure » ! Plusieurs versions de son histoire cohabitent, vaille que vaille. Voici celle qui m’a été contée.

Quand Madelon !

La Madelon était Batnéenne et Pieds-noirs.

Louis BOUSQUET, alors Maire de BEAUCHAMP (Val d’Oise) raconte comment il fut inspiré pour composer les couplets de « Quand Madelon ». Il avait contracté un engagement volontaire en 1889 au 3ème Régiment de Zouaves à BATNA (Algérie). Chaque soir, avec les camarades, il allait au café. La servante était jolie, avenante, cordiale à souhait. Elle riait avec tous. Sa bonne humeur réconfortait tous les exilés de métropole. C’est en pensant à elle qu’il écrivit (en 1913) « Quand Madelon ».

Cette jolie servante avait pour nom Madeleine MARTIN et était la fille des propriétaires du café. Cet établissement était situé au « Camp », premier quartier de BATNA (capitale de l’Aurès en Algérie), construit à l’intérieur des remparts qui délimitaient le camp militaire à l’origine de la ville.

Le 2 août 1914, les Français courent aux frontières et emportent, avec la fleur au fusil, des chansons aux lèvres. Malgré l’insuccès de « Quand Madelon » le 23 avril, à l’Eldorado, elle fait partie du répertoire que les gars de Paname se plaisent à lancer le soir, au cantonnement de repos.

Mais c’est BACH, le comique troupier « le soldat PASQUIER » qui, mobilisé au 140ème Régiment d’Infanterie à GRENOBLE, va imposer la chanson aux poilus, sur une musique de Camille ROBERT.

Sur la recommandation du Général GALLIENI, il se charge d’une mission dont le Théâtre aux Armées sera plus tard le développement : distraire les combattants. Il parcourt les villages où les troupes de l’armée des Vosges et d’Alsace viennent se détendre. Il chante où il peut, dans les granges, parfois en plein air. Et les auditoires reprennent en cœur : Madelon... Madelon ; Ce chant prend place à côté de l’hymne national. Les fanfares françaises et anglaises se saluent au son de « Quand Madelon ». Du front où elle a reçu la consécration de ceux qui se battent, la chanson gagnera l’arrière.

A la vérité, dans les villages proches du front où régnait la faune des mercantis, rares étaient les « Madelons » dignes de figurer dans la légende. Mais le poète n’écrivait-il pas « qu’importe le vase, pourvu qu’on ait l’ivresse » ?

Avec « La Madelon », les héritiers du 7ème Régiment de Chasseurs d’Afrique sont restés en pays de connaissance.


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