
Les projets se construisent
En accès libre au public chaque week-end jusqu’au 16 octobre, « la citadelle d’ARRAS est le seule de France disponible pour un projet de grande envergure » déclarait l’architecte Philippe Prost, spécialiste de la mutation du patrimoine, dans un film présenté à une assemblée d’investisseurs, lors d’un forum le 7 avril. Ces constructions hors normes, entre 200 et 5.000 m2, à moins d’une heure de Paris représentent une potentialité extraordinaire.
Comme pour montrer l’exemple, les cent cinquante collaborateurs de la Communauté Urbaine déménageront de la rue Frédéric Degeorge en mars 2012 pour occuper 5700m2 actuellement en travaux. Un organisme de formation médico-sociale devrait arriver dans un autre bâtiment avec quatre mille stagiaires à l’année et un hébergement de dix mille nuitées. « Cela donnera un effet d’entraînement », déclarait Patrice Joosep, chargé de développement à la CUA.
La citadelle a été présentée au Mipi à Cannes en mars dernier, le Marché International de la Promotion Immobilière qui, avec 18.000 visiteurs, fait référence. C’est là que des opérateurs « qui savent faire du logement dans un monument historique » ont découvert le site et certains, intéressés, étaient au forum arrageois pour « mesurer physiquement l’étendue du sujet ! ». « Il ne faut pas compliquer les lieux, mais créer des interconnections »disait l’un d’eux, Emmanuel Coeuille, de la Société Histoires et Patrimoine, qui est intervenue sur d’autres lieux atypiques à La Rochelle, Senlis, Elboeuf, Auxerre …, avouant pourtant « qu’ici, c’est trop important pour un seul opérateur ». Alors on parle habitat, bien sûr, tertiaire, hôtellerie et restauration, artisanat d’art, mais aussi d’un centre équestre avec les entrepôts se transformant en écuries.
Pour Jean-Marie Vanlerenberghe, l’enjeu est la reconquête des 72 hectares d’une friche militaire composite avec une architecture majestueuse datant pour une large part du XVIe siècle. « Un héritage fabuleux, disait-il, qu’il faut faire vivre en lui préservant son âme ». Tourner la page d’un passé militaire vers le vingt et unième siècle.
FIL BLEU, TRAME VERTE
9.000 personnes ont visité la citadelle l’année dernière. 5.500 ont donné leur avis. « Rien ne se fera sans concertation avec la population », a dit Jean-Marie Vanlerenberghe. Car il s’agit de créer un nouveau quartier. Un fil conducteur est apparu, c’est le fil de l’eau qui reliera la ville à l’ouvrage de Vauban. Parfois souterrain, le Crinchon réapparaîtra jusqu’aux remparts, comme fil bleu aussi de la trame verte !