À la citadelle, un premier programme immobilier prévoit la création de soixante-neuf appartements à l’Équerre et à la Cantine

Photo Pascal Bonniere

par Benoît Fauconnier (arras@lavoixdunord.fr)

Un permis de construire a été déposé par la société Histoire et Patrimoine, qui va reconvertir les quartiers de l’Équerre et de la Cantine en logements. Soixante-neuf appartements sont au programme. ...

L’Équerre et la Cantine, datés de 1682, font partie de ces immeubles à fort caractère de la citadelle, qui portent la patte Vauban. Comme son nom l’indique, l’Équerre prend la forme d’un « L »... à pans coupés. Une particularité qui donne naissance à une placette, en triangle. Ce bâtiment, en bon état, sur trois niveaux (dont les combles), offre une surface utile de 2 500 m². Trente-sept appartements devraient y être créés.

Il jouxte un immeuble duquel personne ne sort indifférent : le quartier de la Cantine. Le bâtiment le plus délabré et « magique » à la fois.

Désaffecté depuis une dizaine d’années, il est dans un état « plus que piteux », selon un technicien. Ce quartier n’est pas tout à fait rectangulaire : le plan de la citadelle prévoyait un espace bâti formant un hexagone. La Cantine bordait un côté de l’hexagone. La façade orientée sud-ouest mesure 70 mètres de long, et celle opposée, orientée nord-est, en mesure 64. Cette différence se retrouve dans la physionomie des deux cours intérieures, séparées par les écuries. La première cour est un rectangle (11 mètres sur 19,50 mètres), tandis que la seconde, plus large (13 mètres) a deux côtés de taille différente. Le plus long mesure 29 mètres.

Les combles sans cloisons courent sur le pourtour du bâtiment, et laissent apparaître de magnifiques charpentes, et des sols... en très mauvais état. « Plus c’est dégradé, plus on est heureux ! », explique Emmanuel Coeuille, d’Histoire et Patrimoine, société spécialisée dans la reconversion en logements de monuments historiques en milieu urbain. Dès les premiers appels à projets, Histoire et Patrimoine s’est manifestée, d’abord pour le quartier Schramm, avant de revoir sa copie. « On a préféré rentrer dans la citadelle. C’est plus notre gamme de projet. Dans la caserne, on peut établir un certain nombre de typologies. C’est assez souple comme configuration », détaille Emmanuel Coeuille.

Souple, mais pas tant que ça : « Ils (les promoteurs) sont très contraints par le nombre de murs porteurs et d’ouvertures existantes, auxquels ils ne peuvent pas toucher. Les gabarits des appartements sont, de fait, presque imposés », explique un technicien de la communauté urbaine.

En intervenant sur des monuments historiques, Histoire et Patrimoine va bénéficier de la défiscalisation Malraux, qui facilite la réhabilitation de monuments classés. La réhabilitation de l’Équerre et de la Cantine est estimée à 10 M E. La société a aussi acquis un ancien hangar à chars (qui sera rénové) pour y installer le stationnement des résidents.

En fonction du délai d’instruction du permis de construire, les travaux pourraient débuter fin 2012, et devraient durer trois ans.